C’est beau l’amour. Quoi de plus romantique que de regarder les vagues déferler en battant des jambes, serrés l’un contre l’autre ? Mais attention, la marée monte et Madame risque de mouiller sa robe. Qui s’en inquiète ! On s’aime…
Cette image résume parfaitement le propos général de l’exposition. Quelques moments d’insouciance, arrêtés dan la pose d’un bonheur simple au milieu d’une époque troublée. C’est pour cette raison quelle a été choisie comme image phare de la communication de l’exposition et son affiche.
Les deux jeunes gens ont l’air de s’amuser. Ils ne posent pas pour la caméra. Pris en mouvement, l’expression naturelle du bonheur des amoureux peut se lire sur leur visage. Le regard est hors champ, le mouvement arrêté, il n’y a pas de pose réelle. Elle a peut-être été prise par une personne de leur cercle intime. On peut très bien imaginer que la photographie soit prise par une dame, amie du couple. D’après la pose décontractée des jeunes gens et le moment du déclenchement, la sensibilité du “bon moment”, l’absence de volonté de construction esthétisante, elle peut faire penser à une photo qu’aurait prise une de ses grandes voyageuses photographes de la vie comme Ella Maillart ou Alexandra David-Néel. Ils sont proches, peut-être même trop proches pour les conventions sociales de l’époque. L’air seuls au monde, heureux et libres, tout dans leur attitude laisse à penser que cette photo appartient au domaine intime, à la sphère privée des amoureux.Cette image aurait sa place dans l’album photo du couple. Par les vêtements qu’ils portent, on peut situer la prise de vue autour des années 1920. Vu la netteté du cadrage – la houle est figée – il s’agit sans doute d’une photo prise avec un appareil sur pieds avec une vitesse d’exposition plutôt rapide, probablement moins d’une demi-seconde. Le cadrage carré du 6×6 témoigne d’un tirage en cyanotype depuis un négatif souple. Peut-être avec un appareil comme le Zeiss Ikona de la collection de la TinyGallery.