Né avec l’introduction de la photographie – une nouvelle source visuelle qui donnait envie aux gens de produire des choses qui semblaient «objectivement réelles», le réalisme social s’est développé en réaction à l’idéalisme, et au moi exagéré encouragé par le romantisme.
Issu du mouvement réaliste dans l’art français du milieu du XIXe siècle, il renvoie aux œuvres de l’artiste français Gustave Courbet. En Belgique, les premiers représentants du réalisme social se retrouvent dans le travail d’artistes du 19ème siècle, tels que Constantin Meunier et Charles de Groux.
Plus internationalement, ce courant regroupe des peintres, graveurs, photographes, écrivains et cinéastes soucieux d’attirer l’attention sur les conditions socio-politiques réelles de la classe ouvrière. Aux États-Unis, inspiré par le réalisme européen, il est devenu un mouvement artistique important pendant la Grande Dépression dans les années 1930, et comprend les œuvres d’artistes tels qu’Edward Hopper.
Il s’applique également à l’art de la photographie, comme en témoignent les œuvres de Walker Evans, Dorothea Lange et d’autres. C’est un moment où la technique photographique est à son apogée. La maîtrise de la pellicule et de l’optique, les caméras et appareils, sont des moyens d’expression matures, et peuvent capter de manière ultra précise, la réalité dans toute son ampleur. En décrivant le fait social sans autre artifice que la qualité picturale de ses acteurs, les photographes de ce courant s’inscrivent comme témoin à charge, des difficultés et injustice de cette époque.