Le naturalisme romantique

au plus près du reflet de la réalité

Les progrès de la photographie en terme de définition et de précision, vont permettre la naissance d’un courant artistique proche du positivisme scientifique. Le naturalisme au 19ème siècle, en peinture comme en littérature, a désigné un mouvement artistique compris entre 1880 et 1900. Il accorde, comme chez le peintre Gustave Courbet, une importance primordiale au motif, à la nature perçue telle quelle. Ce mouvement en peinture est marqué par le développement de la photographie, la médecine et les sciences exactes. Tous les peintres de ce mouvement, feront plus ou moins usage de la photographie comme moyen technique de décalque pour certains, ou réaliseront leurs propres photographies artistiques pour d’autres. Les peintres de ce mouvement bénéficient de l’entraide passionnée disponible dans les sociétés de photographies. Lieux d’échange et de recherche, les sociétés photographiques sont des clubs réservés, où riches amateurs font état de leurs créations artistiques ou découvertes de procédés novateurs.

Type
tirage albumine
Format
8 x 13,7cm
Date d'acquisition
septembre 2014
Provenance
Brooklin, NY, USA
Date de prise de vue
-

Dans ce siècle des sciences et des techniques, “The Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations” fut en 1851 au Christal Palace à Londres, la première exposition universelle. Elle rassemblait plus de 700 exposants et réunit six millions de visiteurs. La photographie y était exposée à la fois comme beaux-arts, et comme branche de la science. Plus de 700 photographies étaient présentées, ainsi que des appareils photo et des objectifs. C’est dans cette foulée que furent créés “The Royal Photographic Society” en 1853 à Londres, et à Paris, en 1854, “l’association Française de photographie”, par des groupes d’amateurs, de scientifiques, et d’artistes. Reconnaissant le manque d’organisation de la photographie en Belgique, Léonard-Hubert Zeyen, photographe verviétois, crée un peu plus tard en 1874, l’Association belge de Photographie qui rassemble tous les amateurs issus des classes aisées du royaume.

La mise en scène et la disposition maniérée des enfants dans cette photographie, témoigne d’une volonté de montrer la nature de manière idéale. Le contre-jour dans les feuilles des arbres est le fruit d’une recherche attentive du meilleur moment, de la meilleure lumière. La prise de vue réalisée sans doute avec un appareil grand format en bois, a du être longue, car le regard de la petite fille semble implorer le photographe – son pére? – d’un regard d’impatience. Ce détail rend cette image plus proche de nous, car bien plus prosaïque que la situation idyllique rêvée par le photographe.