Photo souvenir pour l’album de famille. Le 4 juillet, on se fait belles, après tout, c’est un jour de fête alors on sort le drapeau national et…hop! c’est dans la boîte! C’est sûr, on ne l’oubliera pas ce 4 juillet…
Les parents ont imaginé de nombreux moyens de montrer leur fierté ou leur vanité. L’une des méthodes favorites consiste à présenter leurs enfants, comme des personnes idéales. La jeune personne attire sur ses parents une admiration flatteuse. Une grande partie des photographies prises en Amérique jusqu’en 1930 est marquée par un conformisme prononcé.
La reine Victoria, qui était en famille une autocrate accomplie, notait d’ailleurs dans son journal: «On dit que jamais souveraine ne fut plus aimée que moi (j’ose le dire), et cela provient de ce que notre vie familiale ne donne que le bon exemple.»
Le bon exemple fut exactement suivi dans des millions de foyers du XIXe siècle. En échange de la protection et de l’amour reçus des parents, les enfants obéissaient sans hésitation au moindre souhait. Le devoir de l’enfant était d’être présent mais silencieux. C’est dans cet esprit qu’ils étaient photographiés, sous les traits d’un être d’une sagesse idéale, orgueil de ses parents. Les deux adultes regardent le photographe de face et présentent ensemble l’enfant qui elle-même présente le drapeau. Semblant dire au lecteur, “Voyez quelle bonne éducation patriote nous avons donné”. Vous pouvez sans crainte nous accepter dans votre communauté. Cette photographie en est la preuve. La photographie est daté de 1910 ce que confirme les robes edwardiennes des jeunes femmes. Elle a été acquise à Washington.